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Plateau Nord-Est : Là où se dessine une bonne part de l'avenir de Chartres

Plateau Nord-Est : Là où se dessine une bonne part de l'avenir de ChartresInterview et portrait

09 janvier 2023

Au moment où s'engagent la reconfiguration du quartier de la Madeleine et la construction du nouveau parc des expositions de Chartres métropole, il convient de dresser l'état des lieux du grand projet d'aménagement des 260 hectares de l'ancienne base aérienne 122. Là où va se dessiner une bonne part de l'avenir de Chartres : logements, terrains de sports et de jeux, entreprises, etc. Les explications de Jean-Pierre Gorges.


Votre Ville : Comment évoluent les projets liés du Plateau Nord-Est et de la Madeleine ?

Jean-Pierre Gorges : Le projet de reconfiguration du quartier de La Madeleine comme celui de l'aménagement des 260 hectares de l'ancienne Base aérienne, celui que nous nommons désormais le Plateau Nord-Est (PNE), ne sont pas nés d'hier. Dès 2001, nous voyons bien qu'ils sont intimement liés.

D'un côté de l'avenue Jean-Mermoz, les 1 850 logements collectifs de la Madeleine présentent une urbanisation typique des années 1970, très resserrée, presqu'une forteresse avec ses tours, et ses entrées en porches surmontés de logements. À l'intérieur, un mail commercial qui ne vit pas très bien, enclavé, concurrencé par les magasins de la grande distribution immédiatement voisins, et des grandes cours bitumées occupées en totalité par des parkings à l'air libre. Trente ans après leur construction, ceux-ci sont trop petits : le nombre de voitures par famille a plus que doublé. Également bitumés, les parkings de la grande distribution laissent dévaler les eaux de pluie vers l'Eure, provoquant régulièrement dégâts des eaux et inondations.

De l'autre côté de l'avenue Jean-Mermoz, ChartrExpo a vieilli et ne va plus répondre très longtemps aux besoins d'une agglomération que nous voulons développer. Depuis 1995, le ministère de la Défense a fait connaître son intention de fermer la base aérienne 122. On se doute qu'il en ira bien vite de même pour l'Établissement pharmaceutique des armées, dont le hangar haut et bleu bouche brutalement les vues sur la cathédrale et défigure l'entrée de ville. Les espaces libres du terrain militaire restent à dépolluer, des suites de la seconde guerre mondiale. Ses 260 hectares constituent la réserve foncière principale de la Ville de Chartres. Avant 2001, nos prédécesseurs avaient, en vain, essayé de les acquérir.

VV : Comment avez-vous procédé ?

JPG : Les lois sur l'intercommunalité, encore toutes récentes, nous invitaient (et c'est un bien) à prendre les choses par le haut. Entre 2001 et 2005, nous avons ainsi élaboré l'un des premiers Schémas de cohérence territoriale (SCoT). Nous avons défini, et d'abord en fonction de notre démographie actuelle et prévisible à 20 ans, comment nous allions utiliser nos espaces, où seraient installés des logements, des zones d'activités, etc.

Parallèlement, la Ville a lancé des marchés d'études et de définition sur chacun des quartiers de Chartres. À la Madeleine, nous avons pu agir dès notre premier mandat, revu la voirie en la bordant d'arbres, en créant des avenues, en résidentialisant tous les immeubles et leurs logements qui pouvaient l'être, en lançant une politique active d'accession à la propriété, prioritairement destinée à leurs habitants.

Concernant le Plateau Nord-Est, l'État nous a demandé, préalablement à l'achat des terrains militaires, de proposer un plan d'aménagement complet : c'est leur destination précise qui devait déterminer logiquement le prix qui nous serait demandé. La négociation était complexe, je suis ainsi allé trois fois présenter notre dossier au ministère. Et c'est en 2012 que nous avons pu acheter ces espaces décisifs pour l'avenir de Chartres, et aussi pour Champhol, à une moindre échelle.

Très vite, nous avons pu faire construire la D824 qui permettait de contourner la base aérienne par l'est pour rejoindre la Nationale 10 et l'A11. Nous avons « repaysagé » l'avenue Jean-Mermoz, en la dotant d'une piste cyclable et d'une promenade plantée. Il a aussi fallu convaincre chaque propriétaire des quelques maisons qui gênaient la vue directe sur la cathédrale. J'en garde un beau souvenir. Reste à redresser cette avenue Jean-Mermoz pour l'aligner complètement sur notre édifice majeur, comme le recommande le marché d'études et de définition.

Nous avons démoli les grands bâtiments mansardés qui abritaient les militaires de la base aérienne. Et puis, surtout, nous avons pu acquérir tout de suite 10 hectares pour lancer la construction de l'Odyssée.

Enfin, nous avons réalisé que le « desserrement » de la Madeleine passait nécessairement par le déplacement de la zone dite Carrefour, de l'autre côté de l'avenue Jean-Mermoz, grosso modo en lieu et place de l'actuel ChartrExpo et de l'Établissement pharmaceutique des armées que nous avons également acquis et déconstruit.

Chartres métropole a ensuite repris de l'État la compétence aérodrome, allongé ses pistes et construit ses nouveaux hangars de l'autre côté de celles-ci. Est aussi né le projet de nouveau parc des expositions, proche de l'accès à l'A11, et du croisement autoroutier avec la future A154. Il est aujourd'hui en construction.

C'est la libération des espaces commerciaux actuels qui permettra la construction de nouveaux bâtiments d'habitation et la reconstruction de la Madeleine dans l'esprit de ce que nous faisons dans le quartier des Clos.

VV : Comment avez-vous vécu toutes les vicissitudes de ces projets ?

JPG : Je vous passe volontiers leur récit détaillé, fait de négociations avec l'État et les entreprises commerciales, celles-ci à une époque où la grande distribution connaît à la fois une évolution rapide de son modèle, accélérée encore par la croissance du commerce internet. Je vous passe aussi les recours engagés par divers acteurs, où la politique se mêlait aux intérêts particuliers, privés ou économiques. Mais au total cela nous a servis. Et d'abord à améliorer nos projets.

Prenez les habitants de la Madeleine. Ils pouvaient s'interroger, mais les années leur ont permis de voir comment nous avons transformé l'ancien quartier de Beaulieu en nouveau quartier des Clos. Aujourd'hui, ce sont les mêmes qui nous demandent d'aller plus vite, après l'inauguration du nouveau parc Jacques-Grand. Aujourd'hui, c'est parti !

S'agissant des commerçants du centre-ville, ils ont compris que la future zone commerciale regrouperait pour l'essentiel des magasins déjà existants, ou qui ne pouvaient trouver en centre-ville les espaces nécessaires.

Plus largement, tous nos aménagements successifs ont permis de convaincre, comme en témoignent les résultats des élections municipales successives, et au premier chef dans les quartiers dont nous parlons.

Tout ce que je viens de vous rappeler à grandes lignes, les Chartrains ont eu le temps d'en voir le sens, en même temps que les premiers résultats.

VV : Dans notre pays, chacun constate que les procédures administratives et les normes sont de plus en plus lourdes. Qu'en est-il pour ce projet ?

JPG : Depuis 20 ans, c'est évident. Il faut deux ou trois plus de temps qu'en 2001 pour faire aboutir un projet. C'est l'un des problèmes de la France : il faut deux fois plus de temps qu'en Allemagne et trois fois plus qu'en Chine. Mais l'État aussi s'adapte. Ainsi, l'opération Cœur de ville et l'Opération de revitalisation du territoire (ORT), à laquelle Chartres a adhéré, nous permet d'alléger les procédures réglementaires dans la zone considérée.

Nous avons pu lier le cœur de ville proprement dit et la future zone commerciale qui remplacera la zone Carrefour de l'autre côté de l'avenue Jean-Mermoz. C'est une assurance supplémentaire pour les commerçants du centre-ville que cette zone leur sera complémentaire et non pas concurrente.

De même l'aménagement de cette zone obéira à des règles précises d'aménagement et de paysagement qui protégeront notre entrée de ville et les vues sur la cathédrale. De plus, l'État vient de publier la nouvelle Directive paysagère, que nous élaborons avec lui depuis une dizaine d'années. Il ne s'agit plus seulement de protéger les cônes de vue actuels sur la cathédrale car j'ai demandé depuis l'origine que ces vues soient protégées à 360 degrés. Vous comprendrez donc que les bâtiments qui remplaceront les tours et les barres actuelles de la Madeleine devront aussi respecter ces vues retrouvées sur l'édifice emblématique de Chartres.

Il aura fallu 20 ans pour définir et programmer l'aménagement de ce grand plateau où se construira une bonne part de l'avenir de Chartres.

Continuité, cohérence, encore et toujours !

Présentation du projet

En savoir plus sur le projet Plateau Nord-Est.

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