Isabelle Vincent, adjointe en charge de la Culture et du Patrimoine

Votre mairie – Ses grands projets

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Isabelle Vincent : des vitraux pour la collégiale Saint-André

Datée du XIIe siècle, la collégiale Saint-André est l'un des monuments les plus prestigieux de Chartres, laquelle mérite qu'on lui rende des vitraux disparus. Isabelle Vincent, adjointe au maire à la Culture et au Patrimoine, nous raconte comment la Ville va s'y attacher très bientôt.


Pourquoi des vitraux à la collégiale ?

Parce qu'elle n'en a plus depuis trop longtemps. Ces baies sont obturées par des vitres ou plus rarement par des grisailles en losanges. Parce qu'elle le mérite aussi, par son ancienneté. À l'origine, elle comptait même deux églises accolées l'une à l'autre : Saint-André et Saint-Nicolas qui se prolongeaient par des arches en pont sur l'Eure. Ce monument a souvent été bouleversé. Je renvoie les personnes intéressées à son histoire écrite en 1927 par l'architecte Raoul Brandon (celui de La Poste devenue Médiathèque de Chartres) et l'archiviste d'Eure-et- Loir Maurice Jusselin. La collégiale abrite aujourd'hui nos expositions les plus prestigieuses. Bref, comme on dit maintenant, « elle le vaut bien ».

Vous avez donc fait le choix de vitraux contemporains ?

Le vitrail est une très ancienne tradition chartraine. Et comme toutes les vraies traditions, elle se prolonge encore : ici, les maîtres-verriers sont toujours à l'ouvrage et Chartres abrite le Centre International du Vitrail (CIV). Le vitrail fait donc partie de l'identité vivante de Chartres. Il existe dans notre ville de très beaux exemples de vitraux contemporains. Je pense notamment, et ce n'est qu'un exemple, à ceux qui éclairent la chapelle Saint-Piat dans Notre-Dame de Chartres. Ils sont l'œuvre d'une artiste coréenne récemment disparue. Plus communément, les totems qui marqueront les arrêts du futur Bus à haut niveau de service (BHNS) arboreront des motifs inspirés du vitrail.

À qui allez-vous faire appel ?

Dès ce premier trimestre, nous publierons officiellement un appel à artistes, un jury fera ensuite le choix du ou des candidats retenus. C'est la procédure légale en vigueur. Ce sera un choix aussi bien artistique que technique, celle du vitrail n'ayant jamais cessé d'évoluer.

Comment allez-vous financer ces vitraux ?

Nous souhaitons là aussi nous inscrire dans la très ancienne tradition médiévale chartraine : nombre de vitraux de la cathédrale ont été offerts par des corporations d'artisans ou de commerçants, des donateurs issus de famille en vue… Jean-Pierre Gorges veut donc lancer une souscription d'abord auprès des entreprises. Il leur écrira une lettre en ce sens.

Ces mécènes, outre la satisfaction d'avoir contribué à une belle œuvre, verront leur nom ou leur raison sociale apposé au bas de la (ou des) verrières dont ils auront financé la réalisation. Vous en trouvez déjà un exemple dans l'hôtel de Ville et d'Agglomération en bas du grand vitrail du salon Marceau. Ce sera une reconnaissance durable.

Nous envisageons aussi de recourir à un financement participatif auprès des particuliers, une technique récente mais qui rencontre beaucoup de succès auprès du grand public français, souvent très attaché au patrimoine.