Votre mairie – Ses grands projets
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Jean-François Plaze, la renaissance de la porte Guillaume
Pour redonner de la majesté à la porte Guillaume, la Ville a décidé d'organiser en début d'année une consultation d'architectes. Jean-François Plaze, adjoint en charge de l'Action cœur de ville, nous explique la teneur du projet.
Que représente la porte Guillaume ?
Magnifique exemple de l'architecture militaire du Moyen Âge, la porte Guillaume est la seule porte médiévale de la ville dont il nous reste des vestiges. C’est aussi la plus emblématique.
La reconstruction n'est plus à l'ordre du jour ?
Une des raisons qui nous a fait reconsidérer l'idée d'une reconstruction à l'identique, c'est le coût prohibitif de l'opération, estimée à 8 millions d'euros par Patrice Calvel, architecte en chef des Monuments historiques. Une reconstruction viendrait en outre occulter le superbe panorama qui s'offre à nous quand on descend de la rue du Faubourg-Guillaume.
Quel est l'objectif du projet ?
Nous voulons faire « resurgir » ce lieu inscrit dans l’histoire de Chartres en travaillant sur l’empreinte des vestiges sans négliger l’imprenable arrière-plan. Je trouve qu’il est important de laisser la faille ouverte entre les deux murailles encore debout, stigmate de l’explosion de 1944.
Cette porte « réinventée » fera par ailleurs la jonction entre, d’un côté, la ville historique et, de l’autre, l’ambitieux projet immobilier prévu le long du boulevard du Maréchal-Foch entre la rue du Petit-Bouillon et la rue du Faubourg-Guillaume, à l’emplacement notamment de l’ancienne caserne des pompiers.
Quelle est la « philosophie » du projet ?
Intervenir sur un bâtiment ancien, c'est modifier le déroulement de son existence avec pour objectif de lui donner un nouveau sens ». J'aime l'idée d'une « greffe » contemporaine sur la vieille pierre, qui vient donner un nouveau sens, une nouvelle vie, à l'édifice. « Greffer c'est régénérer. La greffe comme antidote à l'obsolescence et à l'oubli », a écrit pour sa part Francis Rambert, directeur de la Cité de l'architecture et du patrimoine à Paris, en ajoutant que c'est « l'une des opérations les plus délicates et les plus stimulantes ».
Pour relever ce challenge, nous allons lancer un appel à candidatures et mettre en compétition plusieurs cabinets d'architectes. Nous leur fixerons un cahier des charges et dialoguerons avec eux.
Que contient ce cahier des charges ?
Nous avons une idée assez précise de ce que nous souhaitons et nous allons donner aux architectes des pistes de réflexion : suggérer la porte d'antan, lui redonner l'importance qu'elle a eue dans le passé ; configurer un lieu ouvert sur la ville sans trahir ses anciennes fonctions ; épouser parfaitement les vestiges du passé en les respectant, en les sublimant même ; réinterpréter l'architecture médiévale d'une manière contemporaine en utilisant soit le bois, le béton, l'acier, l'aluminium ou le verre ; redonner en même temps une structure à un édifice fragilisé (renforcer pour pérenniser) ; peaufiner ses abords...
Nous comptons en tout cas sur les architectes pour nous surprendre. J'ajouterai que le grand public n'étant pas habitué à ce genre d'exercice, il sera primordial de le faire adhérer au projet.
Pour résumer ma pensée, je dirais qu'il s'agit de trouver le juste compromis entre un passé sans avenir et un avenir sans passé.