Qui dit travaux sur des monuments historiques, dit intervention d'architectes du patrimoine, ces spécialistes de l'histoire architecturale et patrimoniale française. Dans le cadre de la réalisation des vitraux de la collégiale Saint-André, l'Atelier Atlas a été choisi pour suivre le chantier. Rencontre.
Votre Ville : L'Atelier Atlas, qu'est-ce que c'est ?
Atelier Atlas : Créé en 2022, l'Atelier Atlas rassemble trois architectes du patrimoine : Nicolas Clairand, Jonas Debacker et Vincent Dumontier, issus de l'école de Chaillot. Notre philosophie commune nous a amenés à créer cet atelier après avoir travaillé pendant plusieurs années auprès d'architectes en chef des monuments historiques. Implantés à Quimper, Chartres et Paris, il nous est important d'être territorialement présents, d'abord pour faciliter le suivi des chantiers, et surtout parce que nous sommes convaincus que la qualité des projets naît d'une connaissance intime des lieux.
Notre démarche s'inscrit autant dans la restauration que dans l'intervention contemporaine sur l'existant. L'approche du dessin, majoritairement réalisé à la main, prolonge une tradition de représentation architecturale, compréhensible par tous. De même, nous abordons toujours un monument en réalisant une synthèse historique graphique, afin que tous les intervenants comprennent bien le lieu.
« L'appropriation d'un monument par tous permet sa sauvegarde ».
Pouvez-vous nous parler de l'historique de la collégiale Saint-André ?
L'église primitive, probablement bâtie sur les ruines d'un amphithéâtre antique, a été érigée en collégiale au XIIe siècle. Elle n'a ensuite cessé de changer d'apparence au fur et à mesure des extensions, sinistres, réparations, etc. Maintes fois remaniée, elle connaît son apogée au XVIIIe siècle, avec ses deux arches soutenant le chœur au-dessus de l'Eure et de la rue du Massacre. Après la Révolution, elle sert de dépôt de fourrage à l'armée, et s'écroule peu à peu, jusqu'à son classement au titre des Monuments historiques sur la première liste en 1840 (donc avant la cathédrale), établie pour sauvegarder les monuments en péril. Elle sert par la suite d'atelier et de dépôt de matériel jusqu'à ce qu'elle soit incendiée par l'armée allemande en 1944.
Petit à petit, la collégiale sera restaurée pour devenir aujourd'hui un lieu d'exposition. Et c'est ce qui la sauve ! Restaurer un monument, c'est bien, mais encore faut-il qu'il trouve un usage pour pouvoir être préservé. L'appropriation d'un monument par tous permet sa sauvegarde.
Quel est votre rôle dans ce projet ?
En lien avec les services de l'État, nous avons commencé par étudier la faisabilité de création et de mise en place des vitraux, puis nous avons réalisé tout ce qui a permis que le concours d'artiste ait lieu dans de bonnes conditions. En amont, nous avons rédigé une synthèse historique et un cahier des charges afin que le cadre de la création soit bien défini. Nous avons notamment rendu compte de la constitution des baies, datant de cinq périodes historiques différentes, et de la relation de chacune d'entre elle avec la lumière. L'artiste a d'ailleurs été très sensible à cette question.
Nous étudions maintenant le système de ventilation, le système de fixation de chaque vitrail, qui diffère selon les époques de création des baies, afin que les vitraux s'inscrivent correctement dans la collégiale et fassent, à terme, partie intégrante du monument.
Inscrivez votre nom dans une œuvre collective !Vous pouvez contribuer à la mise en lumière de la collégiale en participant au financement de la création des 47 vitraux. En devenant mécène, vous prenez part à un geste fort en faveur de l'art, du patrimoine et du rayonnement local. Vous pouvez parrainer une baie ou une phase du chantier ; associer votre nom ou celui d'un proche à une œuvre durable et participer à la renaissance de l'édifice. |
