Derrière son gabarit intimidant, une remarquable finesse de jeu et un mental en acier trempé. D'abord joueur et désormais coach du C'Chartres Volley, le brésilien José Ilidio Ribeiro de Oliveira dit Ninao, compétiteur né à la carrière exceptionnelle, insuffle au club chartrain des valeurs qui lui ont toujours tenu à cœur : confiance, ambition et dévouement.
Beau bébé de 2m06 pour plus de 100 kg, Ninao en impose à tous les niveaux. Mais au fait, d'où lui vient ce pseudonyme ? « En brésilien, Ninao est une manière affectueuse de désigner un garçon. Trouvant mon nom trop long, c'est mon tout premier entraîneur qui me l'a choisi. Ça m'a plu alors je l'ai gardé », se souvient l'attachant colosse à l'accent mélodieux, né il y a 34 ans dans la province de Belo Horizonte.
Une ascension cosmopolite
Taillé très tôt pour le sport de haute volée, Ninao hésite entre le football, le handball et le basket mais opte in fine pour le volley à l'âge de 14 ans. Un an plus tard, il passe pro et évolue sur sa lancée en Superliga, la plus haute division brésilienne, durant près de huit saisons.
Pourquoi ce choix ? « Au foot, quand un défenseur ou un gardien fait une bêtise, il y a but à la fin. Au hand et au basket, il suffit parfois d'être costaud et de bien shooter. J'ai choisi le volley pour sa technicité de pointe, ses challenges permanents et l'esprit ultra-collectif qui collent plus à mon tempérament. »
Sur le terrain, Ninao ouvre le bal comme attaquant avant de devenir central suite à la blessure d'un coéquipier. Plus jamais il ne quittera ce poste décisif où il excelle. Après sa glorieuse période brésilienne, il traverse océan et mer pour évoluer en première ligue israélienne le temps d'une saison. Puis, il pose ses valises en France (à Mende, Amiens, Caudry et Conflans) où il alterne avec panache entre l'Élite et la Ligue B.
« L'engagement et la soif de victoire sont au rendez-vous cette saison. »
L'envie d'en découdre
Et le C'Chartres Volley dans tout ça ? Ninao l'intègre en 2023, lorsque le club accède à l'Élite sous l'impulsion de l'entraîneur de l'époque, Carlos Antony alias Kadu, l'un de ses compatriotes. Et également pour se rapprocher professionnellement de son épouse, kiné du sport qui l'a miraculeusement remis sur pied après une vilaine rupture des ligaments croisés. Depuis, Ninao a marqué de son sceau le C'Chartres Volley en tant que joueur, directeur sportif et maintenant coach.
« L'histoire du club se vit au jour le jour, match après match. Je me consacre essentiellement au moral et à la confiance du groupe, choses qui nous manquaient un peu après la rétrogradation en N2. D'autant que techniquement, l'équipe est vraiment carrée. Forte d'une attaque de feu et d'une belle puissance de frappe. Notre début de championnat vient déjà de le rappeler. »
Esprit geek
Fin stratège, Ninao a plus d'un tour dans son sac et peaufine ses tactiques en puisant avec intelligence dans bon nombre d'autres passions : le « futebol » bien sûr, comme tout Brésilien digne de ce nom. Son joueur favori ? « Ronaldo premier du nom, phénomène absolu. » Mais aussi, plus surprenant, l'informatique puisque le tout jeune papa et geek revendiqué raffole notamment des jeux vidéo, du codage et du trading auxquels il s'adonne via un ordinateur équipé de quatre écrans interconnectés. De véritables cartes maîtresses lui permettant de mener à coup sûr le C'CV dans la bonne direction. Un club dont le Brésilien salue d'ailleurs l'engagement, l'ambition ainsi que la structuration et l'accès privilégié à la halle Jean-Cochet. Prochain objectif : « réintégrer l'Élite par tous les moyens nécessaires. »
Un jeu d'enfant pour le foudroyant José Ilidio Ribeiro de Oliveira. Ninao de son petit nom.








