Les travaux de requalification de la place Morard touchent à leur fin. Lancés dans le cadre des aménagements de C'Pégase, le bus à haut niveau de service de Chartres métropole, ils ont permis de transformer ce carrefour de l'entrée de ville, où le bâti et le paysage sont valorisés dans un cadre plus apaisé.
La place Morard s'intègre désormais dans l'esprit de la ville apaisée. Son nouveau profil recrée une place agréable à vivre, qui laisse davantage de place aux piétons, aux vélos et aux espaces verts. Les aménagements ont permis d'améliorer la circulation des usagers – automobilistes et bus – notamment grâce à la création d'un rond-point en remplacement des feux de circulation, favorisant ainsi l'intermodalité.
Aménagements qualitatifs
Le cœur de cette nouvelle place, c'est la nouvelle station de bus qui rassemble les quatre arrêts auparavant dispersés. Les quais du réseau Filibus et de la ligne B de C'Pégase accueillent des abris voyageurs et divers équipements au service des usagers : appuis-vélos, corbeilles, bornes d'information en temps réel, distributeurs de titre de transport…
Une esplanade piétonne a été créée, directement connectée à la basse ville. Elle reprend la forme triangulaire de l'ancien ravelin redécouvert lors des travaux (voir encadré), dont le mur historique est mis en valeur et montre l'ancienne poterne d'entrée dans la vieille ville. De plus, une passerelle en encorbellement, bientôt nommée Guy-Nicot, a été installée. Le bastion est également bordé par un banc périphérique autour d'une « douve » enherbée, et rendu accessible depuis la place par trois « passerelles ». Les gradins, en bordure de rivière, constituent un lieu de pause privilégié qui permet de contempler le bras des remparts ou le Grand-Bouillon.
« Une place agréable à vivre, mieux végétalisée, dans l'esprit de la ville apaisée. »
L'ancien parking a été déplacé de l'autre côté du boulevard Clémenceau. Réalisé en matières perméables, il s'insère davantage dans son environnement paysager.
Entre le Grand-Bouillon et le boulevard Clémenceau, un espace de promenade a été aménagé sous deux alignements de marronniers. Il accueille également des points d'apport volontaire de déchets et un canisite.
Désimperméabiliser pour mieux végétaliser : la place Morard accueille une vingtaine d'arbres supplémentaires par rapport à son ancienne configuration. Au total, plus de 1 000 m2 d'espaces végétalisés ont été ajoutés.
ARCHÉOLOGIE LES VESTIGES DES FORTIFICATIONS DE LA PORTE MORARD
Les travaux d'aménagement de la place Morard ont conduit les équipes de C'Chartres Archéologie à entreprendre des fouilles sur les restes d'un ravelin du XVIe siècle, qui permettait de protéger la porte. Commencée en 1587, sa construction a été réalisée avec du silex et du calcaire assemblés au mortier afin de renforcer les fortifications, par crainte que la ville ne soit assiégée alors que la France est plongée dans les guerres de religion. Le ravelin est alors entouré d'un fossé de 15 mètres de large et d'au moins 2 mètres de profondeur afin de protéger la porte Morard face aux nouvelles technologies militaires telles que les armes à poudre et à boulet métallique. Chartres est assiégée en 1591. Le ravelin n'est pas achevé mais semble avoir tout de même tenu son rôle défensif, avant que la ville ne se rende. Au XVIIIe siècle, il est détruit pour agrandir un champ de foire. Aujourd'hui, les travaux ont permis de le redécouvrir et de l'intégrer dans l'aménagement de la place Morard.
Un premier diagnostic archéologique avait déjà révélé son emplacement, en mettant en lumière la succession des aménagements défensifs, depuis l'enceinte du XIIe siècle jusqu'à cet ouvrage. La fouille a permis d'aller plus loin dans l'observation du bâti, puisque les murs sont apparus quasi intacts à seulement 35 centimètres en dessous de la surface actuelle et sur plus de 3 mètres de hauteur.
