Il est le témoin de l'histoire quasi millénaire de l'ancien édifice religieux. Le jardin d'inspiration médiévale de la collégiale Saint-André s'est refait une beauté pour mieux présenter au public sa collection de plantes aux multiples propriétés. L'alliage parfait de la nature et du patrimoine…
Construite entre le 12e et le 13e siècle sur un potentiel amphithéâtre antique, la collégiale Saint-André est une brique de l'histoire chartraine dont la beauté architecturale est sublimée par son paysage environnant, épousant le bras de l'Eure qui la longe au milieu de la basse ville. Pour symboliser son histoire, un jardin d'inspiration médiévale en terrasse a été créé en 1994 par la Ville, qui a souhaité le réaménager en respectant les consignes de l'architecte des bâtiments de France ; la collégiale étant classée Monument historique.
QUE PEUT-ON DÉCOUVRIR ?
La Ville a souhaité faire connaître à chacun l'intérêt, souvent méconnu, des plantes du jardin lui-même inspiré par la création des jardins de curé. Il est organisé autour de carrés plantés, séparés par des allées. chaque carré est délimité par des bordures en bois ou des plessis d'osier. Le jardin présente des plantes organisées selon leurs fonctions :
- se nourrir : plantes alimentaires (herbes aromatiques, potager, verger) ;
- se soigner : plantes médicinales (surnommé le « carré des simples ») ;
- se vêtir : plantes utilitaires ;
- prier : plantes d'ornement pour décorer l'autel.
Les plantes alimentaires sont diversifiées : la racine, la tige, la feuille ou le bulbe peuvent être consommés. Les plantes aromatiques ont souvent un intérêt alimentaire et médicinal. Le romarin, le thym ou la sauge sont employés pour parfumer les plats et faciliter la digestion. Les plantes utilitaires sont, généralement, de deux types : textiles et tinctoriales. Les premières permettent d'extraire une fibre pouvant être tissée et les secondes des colorants et teintures. L'usage de ces plantes remonte à l'Antiquité.
Par son inspiration médiévale et sa singularité, le jardin de la collégiale Saint-André marie nature et beauté patrimoniale.
De leur côté, l'utilisation des plantes médicinales trouve racine à l'aube de l'humanité. Médecine douce, la phytothérapie existe selon plusieurs spécialités :
- l'aromathérapie : elle utilise les essences de plantes (huiles essentielles) ;
- la gémothérapie : elle se fonde sur l'emploi d'extraits alcooliques et glycérinés de tissus jeunes de végétaux tels que les bourgeons et les radicelles ;
- l'herboristerie : c'est la méthode la plus classique et la plus ancienne. Elle se sert de la plante fraîche ou séchée en entier ou en partie. La préparation est issue de méthodes simplistes (décoction, infusion, macération) ;
- l'homéopathie : elle a recours aux plantes d'une façon importante mais non exclusive. Les trois quarts des souches sont d'origine végétale, le reste étant d'origine animale et minérale.
Il est interdit de cueillir les plantes du jardin afin que chacun puisse les admirer. L'usage des plantes médicinales est réservé à des spécialistes. Les informations mentionnées ne remplacent pas l'avis médical dispensé par un médecin. |
OBJECTIF RAJEUNISSEMENT
Fragilisé par le temps, le jardin médiéval de la collégiale Saint- André a fait l'objet d'une rénovation en 2025, pilotée par la Ville, afin de préserver le lieu et sa dominante végétale.
Durant cette phase, les carrés de buis ont été remplacés par une alternance d'entourages en osier tressé et de petites bordures végétales adaptées à la taille et suffisamment résistantes pour conserver le style du jardin tout en intégrant une touche plus contemporaine. Les buis originaux étaient attaqués par un ravageur - la pyrale, qui touche de nombreux jardins - et le choix s'est donc porté sur une autre variété d'arbuste.
Certaines plantes ont été choisies pour leur intérêt mellifère. Elles sont particulièrement attractives pour les insectes pollinisateurs.
Enfin, la nouvelle signalétique met en valeur le caractère botanique et éducatif du jardin.
LE CIMETIÈRE des Innocents
Comme pour tout aménagement, un diagnostic archéologique préalable a été réalisé sous le jardin, mené par les équipes de C'Chartres Archéologie. Selon les archives, la collégiale était autrefois entourée d'un cimetière, dit des « Innocents ».
Les fouilles ont permis de mettre au jour plusieurs sépultures datées de la fin du 14e siècle jusqu'au 18e siècle. Les individus ont été inhumés dans des cercueils et habillés d'un linceul. La présence d'os épars et de sépultures incomplètes laisse augurer de la présence d'un espace pour l'enterrement des fidèles.
Une imposante maçonnerie, antérieure au cimetière, a également été révélée et pourrait se rattacher aux vestiges d'un édifice de spectacle antique. Il fera l'objet de recherches plus approfondies, ultérieurement.
LE JARDIN MÉDIÉVAL EN CHIFFRES
- 160 m2
- 765 plantes
- 46 variétés
Aidez la collégiale Saint-André à se doter de nouveaux vitraux
En parallèle, un autre projet mobilise l'attention de la Ville : la création de nouveaux vitraux pour la collégiale Saint-André. Il s'agit de redonner à ce lieu unique toute la lumière qu'elle mérite.
Une campagne de mécénat a été lancée pour permettre à chacun de participer au financement de ces vitraux. Vous aussi, contribuez à la valorisation du patrimoine et de son artisanat d'exception et soutenez le projet !