Acquis par la Ville en 2017, les ateliers Lorin continuent de faire l'objet d'une importante campagne de restauration. En avril dernier, nous faisions état des travaux en cours sur la structure métallique de la passerelle. Ce mois-ci, visite aux ateliers Tempier, métalliers et ferronniers d'art à Nogent-le-Phaye, en charge de la restauration du portail et des garde-corps de la passerelle, datant de 1880.
« Le portail était globalement en bon état, mais certaines parties, notamment la tôle du soubassement, ont dû être remplacées », explique Jennifer Khimoun, architecte du patrimoine à l'agence APGO Architecture & Patrimoine, en charge du chantier. Comme dans toute restauration patrimoniale, un respect scrupuleux de l'état originel est apporté. Le maximum d'éléments est conservé, réparé si besoin, et lorsqu'un élément est trop abîmé, il est refait à l'identique. Ainsi, les deux vantaux ont été sablés afin de mettre à nu le fer.
Les traces de rouilles ont été grattées et la tôle du soubassement, trouée, a été remplacée à l'identique. Quant aux éléments de décor : tout ce qui pouvait être récupéré l'a été. Certains éléments, cassés, ont été retrouvés et remis en place. Un fondeur mandaté par les ateliers Tempier a recréé le moule du motif en fonte, endommagé, afin qu'il puisse trôner au centre du soubassement de chaque vantail.
De même, les éléments décoratifs en tôle, disparus, ont été reconstitués à partir des éléments symétriques encore présents.
Du portail aux garde-corps
Le portail a également été équipé d'une serrure neuve. Il a été repeint, comme les autres éléments de serrurerie, d'une teinte bleue choisie collectivement par l'ensemble des acteurs du projet: Drac, Ville, architecte… d'après les quelques traces retrouvées sur les serrureries lors de l'état sanitaire.
La restauration porte également sur les garde-corps de la passerelle. D'une longueur d'environ 13 mètres, chaque côté de la passerelle est pourvu de gardecorps composés de plusieurs segments assemblés. Les garde-corps étaient eux aussi plutôt en bon état, bien que rouillés à la base. La cornière du bas a été remplacée, les pieds dégradés ont été restaurés, et quelques motifs ont été recréés. De même, les volutes encadrant le portail ont été sablées et brossées. Les éléments tordus ont été redressés, et le système de fixation changé afin de le rendre plus discret que l'ancien, issu de précédentes réparations.
Respect du travail originel
Le mode de fixation est aussi un point d'attention. Les garde-corps, lors de leur remise en place prochaine, seront ainsi rivetés comme à l'origine, tandis que le portail sera posé sur des gonds scellés aux piliers selon les règles de l'art. Côté maçonnerie, la réfection des culées et des trottoirs en pierres et briques est achevée. Le tablier est coulé et attend la mise en place de l'étanchéité.
« Le respect du travail originel, le soin apporté aux détails, tout cela raconte l'histoire du lieu, et son avenir. »
Pour Élodie Vally, directrice de la Maison Lorin, cette restauration s'inscrit dans une volonté de transmission et de mise en valeur: « Nous redonnons vie à un patrimoine qui a vu passer des générations d'artisans. Le respect du travail originel, le soin apporté aux détails, tout cela raconte l'histoire du lieu, et son avenir. »
Plus qu'un chantier, cette restauration est un véritable dialogue entre passé et présent, techniques anciennes et exigences contemporaines…
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