Votre ville – Découvrir Chartres
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Les ateliers Lorin

Établis rue de la Tannerie, les ateliers Lorin ont été fondés en 1863 et comptent parmi les plus anciens ateliers de vitrail encore actifs dans le monde.
Ils sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 1999. En 2017, la Ville de Chartres a racheté les bâtiments et les archives de la Maison Lorin pour en assurer la conservation et a mis en place une convention d’occupation avec les maîtres verriers pour en maintenir l’activité.
La restauration des ateliers Lorin est en cours |
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Un vaste projet de restauration et de valorisation du site est en cours, coordonné par la Ville de Chartres avec ses partenaires. En savoir plus |
Un site historique
Une histoire de famille
Pendant plus de 100 ans, la famille Lorin a porté haut les couleurs du vitrail chartrain.
Originaire de la Meuse, Nicolas Lorin est formé à l’atelier Latteux-Bazin au Mesnil-Saint- Firmin, comme contremaître puis peintre verrier. En 1863, il crée ses propres ateliers à Chartres, d’abord rue Saint-Chéron puis six ans plus tard en basse ville, au n°5 de la rue de la Tannerie puis au n°46. De 1968 à 1880, il réalise vingt-trois vitraux pour l’Église Sainte-Anne d’Amiens, sur des cartons de Charles Crauk. Au bout d’une quinzaine d’années, les ateliers Lorin emploient plus de cinquante ouvriers et Nicolas Lorin, qui accumule les récompenses, multiplie les chantiers en France et à l’étranger.
Après la mort de Nicolas Lorin en 1882, sa veuve Marie-Françoise Dian dirige les ateliers jusqu’en 1889, date où son fils Charles Lorin reprend le flambeau de son père. La même année, les ateliers Lorin sont retenus pour participer à la décoration de l’éphémère Palais des Machines de l’Exposition universelle. C’est aussi à cette époque, de 1887 à 1991, qu’ils créent les magnifiques vitraux de l’Église Saint-Aignan à Chartres.
À l’Exposition des Arts appliqués à l’Industrie en mai 1894, Charles Lorin et Charles Crauk s’associent pour rendre un hommage aux soldats tombés pendant la guerre de 1870. Plus tard, Charles Lorin s’inscrit dans la lignée de son père avec les vitraux de Notre-Dame-du-Rosaire à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. Il reste à la tête des ateliers jusqu’à la fin des années 1930 et passe après-guerre le relais à son fils François, qui perpétue le savoir-faire familial tout en l’adaptant aux goûts du XXe siècle.
Continuité et modernité
La mort de François Lorin en 1972 clôt la saga Lorin. Mais l’histoire des ateliers Lorin continue après leur rachat en 1973 par les deux maîtres-verriers Gérard Hermet et Mireille Juteau. Ils poursuivent l’œuvre de la famille Lorin et perpétuent les collaborations avec des artistes, notamment avec Alfred Manessier sur des chantiers d’églises, et Alirio Rodriguez pour la Cour suprême de Justice de Caracas.
Elodie Vally, employée aux ateliers Lorin depuis 2004, rachète l’entreprise en 2016, en association avec François Raktoff et Claire Babet. Depuis 2019, elle dirige seule les ateliers avec une équipe de collaborateurs choisis pour l’excellence de leurs compétences techniques.
La Ville de Chartres devient propriétaire des ateliers Lorin en 2017. Elle conduit des opérations d’urgence pour placer le site hors de péril et favorise la poursuite de l’activité économique sur place. Après l’acquisition de son exceptionnel fonds d’archives, elle engage un programme d’inventaire, de préservation et de valorisation de ce patrimoine unique.
Un savoir-faire unique et reconnu mondialement
La Maison Lorin bénéficie d’une renommée internationale. Depuis sa création, les commandes de vitraux affluent du monde entier et témoignent du savoir-faire unique de ses ateliers. Elle contribue depuis un siècle et demi à la création de vitraux dans le monde entier et œuvre à la conservation et restauration de vitraux des patrimoines français et international, rénovant les ensembles verriers d’édifices publics ou privés, certains classés ou inscrits Monuments Historiques. Parmi des milliers de références dans le monde, la Maison Lorin a notamment créé des vitraux pour la cathédrale Saint-Patrick de New-York, la cathédrale de Saïgon, le Palais de Monaco, l’Exposition Universelle de Paris, la Chapelle de Dormans, l’Eglise Saint-Aignan et la cathédrale de Chartres etc.
Les ateliers Lorin ont reçu depuis leur création d’innombrables distinctions, en France et à l’international, témoins de leur savoir-faire unique.
Un fonds d'archives exceptionnel
Le fonds d’archives des ateliers Lorin rassemble aujourd’hui plus de 6000 références de chantiers : carnets, cartons, esquisses, maquettes de vitraux, dessins, photographies, notes de chantiers, correspondances et factures. Cet ensemble d'archives est un témoignage unique de l’industrie du vitrail d’art. Les documents retracent la vie d'un atelier aux XIXe et XXe siècles, de son fonctionnement, des conditions de travail ou encore des relations avec les commanditaires.
Ce patrimoine écrit et iconographique nécessite un important travail d’inventaire, de remise en état, de conservation et de valorisation démarré en 2019 sous la responsabilité du service des Archives de la Ville de Chartres.
Un site patrimonial chargé d'histoire
1 500 m² de bâtiments abritent les ateliers Lorin, situés en plein cœur d’un lieu historique. Accessibles par le boulevard Foch, via une passerelle qui enjambe l'Eure et la rue de la Tannerie, ces bâtiments sont une ancienne tannerie datant du Moyen-Âge. Ils regroupent une partie dédiée à l’habitation, des fours anciens, l'atelier, la salle de peinture, celle de cuisson, les réserves de verre et la tour d'exposition unique en France, permettant aux artisans de vérifier la qualité des vitraux réalisés en les exposant à la lumière à l'aide d'un monte-charge, le tout dans un jardin avec des essences remarquables. Les cuves des tanneurs, en pierre de Berchères, la pierre des bâtisseurs de la cathédrale de Chartres, sont toujours visibles. Les anciens fours à charbon et à gaz datant de la fin du XIXe siècle, inutilisés aujourd’hui, sont restés sur le site et témoignent des débuts des ateliers Lorin.