Une ville apaisée et sécurisée ! Au quotidien, la Délégation à la Sécurité et à la Tranquillité publique veille au cadre de vie des Chartrains.
Présence sur le terrain, prévention, pédagogie et intervention en coordination étroite avec l'ensemble des forces de l'ordre… la Ville récolte aujourd'hui les fruits de sa politique ambitieuse, au point de voir sa délinquance chuter à un niveau historiquement bas. Entretien avec Richard Lizurey, adjoint en charge de cette délégation.
Votre Ville : Comment se compose la Délégation à la Sécurité et à la Tranquillité publique (DSTP) de la Ville ?
Richard Lizurey : Comme son nom l'indique, la DSTP est en charge de la Sécurité et de la Tranquillité publique par le biais de ses policiers municipaux, de ses agents de surveillance de la voie publique (ASVP), de ses agents de surveillance écoles et de ses opérateurs du Centre de supervision intercommunale (CSI). Cet ensemble forme un écosystème diversifié dont l'efficacité continue de faire ses preuves sous l'autorité de Julie Satizelle, sa directrice.
Agir avec bienveillance et pédagogie sans exclure la fermeté.
La DSTP travaille également en lien avec la Police nationale, le Parquet, le Tribunal judiciaire, les bailleurs, les associations, etc. C'est aussi cela son atout : chacun ne reste pas dans sa ligne d'eau et coopère de manière intelligente au profit du cadre de vie apaisé des Chartrains et des habitants de l'Agglomération. De fait, son champ d'actions est vaste. De la petite incivilité aux nuisances (la DSTP comporte une cellule dédiée), elle agit en premier lieu avec pédagogie et bienveillance mais n'exclut pas la fermeté, si besoin. Fin 2024, deux équipes cynophiles ont rejoint ses rangs, fortes de ses deux compétences : la défense et les stupéfiants. Ce phénomène est aujourd'hui la matrice des délinquances et impacte toutes les communes de France.
VV : À quel niveau mesurez-vous le taux de délinquance à Chartres ?
RL : À un excellent niveau compte tenu du contexte national ! Les chiffres indiqués dans les pages suivantes montrent cette tendance. Évidemment, la Ville connaît des incidents, mais elle est globalement préservée des violences urbaines que l'on constate ailleurs. C'est le résultat de l'action de la Police nationale et de la police municipale, présentes au quotidien pour protéger les habitants. Dès que nécessaire, la police municipale intervient.
Demeurer vigilant et aller au contact de la population est primordial pour assurer nos missions de sécurité. C'est ainsi que s'installe la relation de confiance avec les riverains. Je prends pour exemple l'Opération tranquillité vacances, un dispositif – qui est également mis en œuvre par la Police nationale – visant à surveiller par des rondes inopinées les habitations inscrites en l'absence de leurs propriétaires. Ces deux dernières années, aucun cambriolage n'a été signalé dans ce cadre. Et ce service est gratuit !
VV : La proximité et la pédagogie forment-elles la recette du succès ?
RL : Oui, échanger avec les habitants et les acteurs de la Ville constitue la première brique de la sécurité et de la tranquillité publique. Et nous innovons en allant encore plus loin. Le 24 juin, la Ville a acté sa participation au dispositif de participation citoyenne dans le quartier de la Croix-Bonnard. Une quinzaine d'habitants se sont engagés comme citoyens référents pour signaler tout incident ou activité suspecte dans leur quartier. Ils n'ont pas vocation à se substituer à l'action des autorités compétentes mais à la compléter à titre préventif. C'est de la vigilance collective. S'il fonctionne, ce dispositif pourra être étendu à d'autres quartiers.
VV : Le Centre de supervision intercommunale (CSI) contribue-t-il également à ces résultats positifs ?
RL : Tout à fait. Rattaché à Chartres métropole, le CSI centralise les images des caméras réparties sur Chartres et l'agglomération, utilisables par la Police nationale et la Gendarmerie nationale en cas d'incident ou d'enquête judiciaire. D'ici la fin de l'année, l'intégralité des 66 communes de Chartres métropole sera raccordée au CSI. C'était un engagement de Jean-Pierre Gorges en début de mandat. Cet outil permet aux maires de s'appuyer sur le travail des opérateurs. Nous sommes la seule agglomération en France à employer un dispositif aussi intégré et à prendre en charge ses coûts.
Les caméras des 66 communes de Chartres métropole seront raccordées au CSI d'ici fin 2025.
VV : À quels types de phénomènes est confrontée la Ville ?
RL : Comme sur l'ensemble du territoire national, même si c'est à un niveau moindre, nous constatons incivilités, cambriolages, rodéos urbains, trafics de stupéfiants… la DSTP lutte activement contre ces délits et les fauteurs de troubles qui ternissent l'image apaisée de notre ville. Nous œuvrons aussi en lien avec la Police nationale et les services de la Préfecture d'Eure-et-Loir contre les commerces éphémères où le blanchiment d'argent et la contrebande sont connus. Enfin, la Ville effectue un travail en profondeur sur la cybersécurité, en agissant de manière préventive, car la délinquance d'aujourd'hui se déporte de plus en plus vers ce type de procédé.
VV : Qu'en est-il des contrôles réalisés auprès des cyclistes et engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) ?
RL : C'est un travail au long cours que nous poursuivons. D'un côté, il y a les usagers de bonne foi auprès desquels la pédagogie est de mise, et de l'autre les conducteurs imprudents ou récidivistes. Là, il faut aller au-delà du simple rappel à la loi et sanctionner. Pour faire connaître les règles de base du Code de la route, la police municipale intervient pendant l'année scolaire dans les écoles de la Ville pour former les élèves aux bases de la réglementation et à sa mise en pratique. Leur réceptivité montre l'efficacité de cette opération.
La délégation à la sécurité et à la tranquilité publique, c'est :
- 23 agents de police municipale et 1 chef de service
- 4 agents de surveillance de la voie publique (ASVP)
- 8 opérateurs de vidéoprotection et 1 responsable du Centre de supervision intercommunale (CSI)
- 2 agents de surveillance des écoles
- 5 agents administratifs
Baisse de la délinquance à Chartres
Comparaison entre les premiers trimestres 2025 et 2024 :
- -23 % de cambriolages de logement
- -20 % de vols sans violence contre des personnes
- -50 % de vols d'accessoires dans les véhicules
Comparaison entre les années 2024 et 2023 :
- -44 % de vols avec armes
- -31 % de coups et blessures volontaires
- -25 % de vols de véhicules
Opération tranquilité vacances, partez l'esprit apaisé
Pendant les vacances d'été, la police municipale et le commissariat de police proposent gratuitement aux Chartrains une action de prévention contre les cambriolages : l'Opération tranquillité vacances. Ce dispositif s'applique par des rondes aux adresses inscrites, de manière régulière et aléatoire. Si une anomalie est constatée en l'absence des habitants, ceux-ci sont immédiatement avertis, de même qu'une personne de confiance proche de l'habitation, désignée préalablement.
Comment s'inscrire ?
Il suffit de se munir d'une pièce d'identité et d'un justificatif de domicile, puis de se rendre auprès de la police municipale, au commissariat de police de Chartres ou sur le site franceconnect.gouv.fr, au moins cinq jours avant le départ en congés.
Pistes éducation routière : un jeu d'enfant
Comme chaque année, le challenge pistes éducation routière a été un succès. Cette compétition inter-écoles qui sensibilise les élèves à la sécurité routière pendant toute l'année scolaire, s'est terminée le mercredi 11 juin à l'école Maurice-Carême, avec les finalistes présents. « Cette année, le concours comptait 15 écoles, divisées en 29 classes, ce qui représente un peu plus de 750 élèves de CM1 et CM2 », a rappelé Dominique Dutartre, adjointe chargée des Affaires scolaires, lors de son discours de clôture. Le gagnant a remporté un vélo, le second est reparti avec une trottinette et le troisième a empoché un cyclomètre.
L'opération s'est déroulée sous la supervision de Zulmira Leplatre, cheffe de la police municipale, récemment décorée de la médaille de chevalier de l'ordre national du Mérite. Un moment de convivialité et d'échanges entre de jeunes citoyens et la police municipale, qui s'avère nécessaire pour créer du lien : « On rencontre les enfants, ils viennent nous dire bonjour. Il faut créer cet échange parce que l'on en a besoin et cela leur montre que nous sommes présents s'ils ont un problème. Par exemple, un enfant est venu nous voir car il subissait du harcèlement. Le dispositif leur permet de s'ouvrir complètement. »