Aménagement de l'esplanade de la cathédrale

Le vaste programme de réaménagement du cloître de la cathédrale Notre-Dame, première cathédrale classée au patrimoine mondial de l’Unesco, a pour objectifs premiers d’offrir au monument l’écrin qui lui est dû, de redessiner l’espace public autrefois enserré entre les murs du cloître, autour d’un équipement muséal et touristique intégré sous l’esplanade, qui permettra de valoriser les fouilles mises à jour.

Avec ses larges ouvertures et ses grands espaces de circulations piétonnes, ses terrasses et de nouveaux pôles d’attractivité, il viendra ajouter de nouvelles richesses au cœur de ville chartrain et compléter la reconfiguration piétonnière déjà réalisée alentour.

Révéler, mettre en valeur et faire vivre le patrimoine, c’est là toute la cohérence de ce projet à la croisée des enjeux patrimoniaux, culturels et touristiques.

Le projet d’aménagement de la future esplanade de la cathédrale a reçu, fin juin 2023, l’avis favorable de la Commission Nationale du Patrimoine et de l’Architecture à l’unanimité de ses membres.

Perspective depuis l’angle des rues Percheronne et de Bethléem

En remontant la place Jean-Moulin s’ouvre à nous une perspective inédite. Les deux bâtiments  construits après-guerre le long de la rue de l’Étroit-Degré, actuellement siège de la Cosmetic Valley, et le Bureau d’information jeunesse ont cédé la place à une vue large sur la cathédrale.

Le long de la rue de l’Étroit-Degré, un massif paysagé et arboré évoque les limites de l’ancien front bâti qui occupait jadis l’esplanade, conformément aux attentes patrimoniales qu’établit le règlement du secteur sauvegardé, tout en constituant un espace ombragé. Face à la future Maison internationale de la cosmétique, un parterre fleuri, à l’image d’un jardin suspendu, vient souligner la base de l’esplanade.

Vue à la verticale de l'esplanade de la cathédrale

Ces espaces paysagés mettent en scène un escalier hiératique qui guide vers l’esplanade à travers un « jardin des parfums », planté de camélias, lavandes et autres essences parfumées. À droite sur l’esplanade, comme sur une vigie, un îlot propose des assises pour contempler, à l’écart des mouvements, la cathédrale, son portail royal et ses flèches.

Après avoir longé l’esplanade par son seuil, le long des rues Percheronne puis de Bethléem, les touristes sont accueillis par des espaces arborés qui marquent aussi la présence des nouveaux locaux de l’office de tourisme. Ils prennent place dans les bâtiments de l’ancienne école Gérard-Philipe, dont les cours ont été libérées de leurs enceintes. Les espaces végétalisés qui y prendront place constitueront un point de détente supplémentaire.

Quant au pourtour de l’esplanade de ce côté sud, il constituera un long appui d’assise pour se reposer ou profiter du panorama.

Sur l’esplanade, une allée encadrée de jardins médiévaux et de bancs conduit vers les maisons canoniales. Jusque-là muettes pour le public, elles constituent un nouvel espace d’où contempler les perspectives sur le portail royal et la porte d’entrée vers le futur Historial. À côté, la rue de l’Etroit-Degré, rénovée, constitue une rampe douce naturelle vers la cathédrale et les maisons canoniales. Un aménagement qui sera précieux pour les personnes à mobilité réduite, ou pour les grandes processions.

Vue des jardins médiévaux devant les maisons canoniales

Depuis l’entrée et sur l’ensemble de ce périmètre patrimonial, le bitume a disparu au profit d’un dallage de calcaire clair, en harmonie avec la pierre de Berchères dont est bâtie la cathédrale. Comme dans le reste du cœur de ville réaménagé, l’espace est tout entier offert aux passants. Il n’existe plus de délimitation entre la voirie et les trottoirs : le cloître appartient dorénavant d’abord aux piétons, résidents et visiteurs, pour qu’ils puissent là aussi goûter la beauté d’un patrimoine révélé et le confort d’une ville où il fait bon flâner. Cet aménagement prolongera l’esthétique de la rue des Changes et, comme dans ces secteurs déjà renouvelés, offrira de nouveaux espaces aux terrasses et autres activités commerçantes.

Façades et éclairages feront quant à eux l’objet d’un d'aménagement qui mariera harmonieusement classicisme et modernité : à chaque fois que cela sera possible, des réseaux de câbles seront retirés des façades qu’ils encombrent, afin de libérer au maximum ce périmètre de tout élément disgracieux.

Vue aérienne depuis la place Jean-Moulin